Juridique

Maison de retraite : Qui finance quand la personne ne peut pas payer ?

Lorsqu’une personne âgée ne peut plus vivre seule, le choix de la maison de retraite s’impose souvent. Les coûts associés à ces établissements peuvent rapidement devenir prohibitifs pour de nombreuses familles. Que se passe-t-il lorsque les finances personnelles de la personne concernée ne suffisent pas à couvrir les frais ?

Plusieurs mécanismes de financement existent pour combler ce manque. Les aides sociales, telles que l’aide personnalisée au logement (APL) ou l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), peuvent alléger une partie de la charge financière. En complément, les membres de la famille peuvent être sollicités, notamment par le biais de l’obligation alimentaire. Malgré ces aides, le financement reste un défi majeur pour de nombreuses familles, nécessitant souvent une planification financière rigoureuse.

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Le cadre légal de l’obligation alimentaire en France

Le code civil français impose une obligation alimentaire qui permet de faire appel à l’entraide familiale pour financer l’hébergement en maison de retraite. Cette obligation concerne principalement les parents et enfants, mais peut aussi s’étendre aux petits-enfants, frères et sœurs, et même concubins.

Qui est concerné par l’obligation alimentaire ?

  • Conjoint
  • Enfants
  • Petits-enfants
  • Frères et sœurs
  • Concubins

Comment est déterminée la contribution ?

Le juge des affaires familiales peut intervenir pour fixer le montant de la contribution de chaque obligataire en fonction de ses capacités financières. L’analyse prend en compte les revenus et les charges de chaque membre de la famille.

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En cas de désaccord

Si les membres de la famille ne parviennent pas à un accord, le juge des affaires familiales peut être saisi pour trancher. Il faut fournir des justificatifs détaillant les revenus et les charges de chacun pour une décision équitable.

Le cadre légal de l’obligation alimentaire en France repose sur une solidarité familiale encadrée par le code civil. Cette solidarité vise à garantir que les personnes âgées puissent accéder à un hébergement en maison de retraite, même lorsque leurs propres ressources sont insuffisantes.

Les aides sociales disponibles pour financer une maison de retraite

Différentes aides sociales existent pour soutenir les personnes âgées dont les ressources ne suffisent pas à couvrir les frais de maison de retraite.

L’aide sociale à l’hébergement (ASH) est attribuée par le conseil départemental. Les résidents de plus de 65 ans (ou de plus de 60 ans s’ils sont inaptes au travail) peuvent en bénéficier après examen de leur dossier. Le montant de cette aide dépend de la situation financière des descendants et peut varier.

L’APL (aide personnalisée au logement) et l’ALS (allocation de logement sociale) sont aussi des options. Ces aides sont cumulables avec l’ASH, mais elles sont prises en compte dans les ressources de la personne âgée et entièrement affectées au paiement des frais d’accueil.

Conditions d’attribution de l’ASH

  • Être âgé de plus de 65 ans (ou plus de 60 ans en cas d’inaptitude au travail)
  • Examen de la situation financière par le conseil départemental
  • Prise en compte des ressources des descendants

Les autres aides financières

Au-delà de l’ASH, des aides comme l’APL et l’ALS peuvent être sollicitées. Bien que cumulables, elles sont intégralement affectées aux frais d’hébergement. Elles permettent de réduire la charge financière des familles tout en assurant un meilleur accès aux soins pour les personnes âgées.

Ces aides, bien que soumises à des critères stricts, offrent une solution précieuse pour les familles qui peinent à financer l’hébergement de leurs aînés en maison de retraite.

Les solutions alternatives pour financer une maison de retraite

Parfois, les aides sociales ne suffisent pas à couvrir les frais d’hébergement en maison de retraite. Dans ce cas, il existe d’autres solutions à envisager.

Obligation alimentaire

Le Code civil impose une obligation alimentaire aux enfants envers leurs parents. Ce principe d’entraide familiale oblige les descendants (enfants, petits-enfants) et parfois les ascendants (parents, grands-parents) à contribuer financièrement aux frais d’hébergement de leurs proches en fonction de leurs capacités financières.

Pour évaluer cette capacité, le juge des affaires familiales peut être saisi. Ce dernier détermine le montant de la contribution en fonction des revenus et des charges de chaque membre de la famille.

Utilisation des revenus et du patrimoine

Tous les revenus du parent sont pris en compte pour évaluer sa capacité financière à entrer en maison de retraite. Toutefois, le parent ne peut être contraint à vendre son bien immobilier ou à utiliser son capital d’assurance-vie pour régler ses frais d’hébergement.

Assurance dépendance

L’assurance dépendance peut aussi constituer une solution pour financer une maison de retraite. En souscrivant à cette assurance, les personnes âgées peuvent bénéficier d’une rente mensuelle pour couvrir leurs frais de dépendance.

  • La rente varie en fonction du degré de dépendance.
  • Les cotisations peuvent être versées tout au long de la vie active.

maison retraite

Que se passe-t-il en cas d’impayés ?

Lorsqu’un résident ne peut plus payer les frais de sa maison de retraite, plusieurs acteurs interviennent pour trouver une solution. Le conseil départemental a un rôle clé, notamment à travers l’aide sociale à l’hébergement (ASH). Cette aide est destinée aux personnes âgées de plus de 65 ans, ou de plus de 60 ans si elles sont inaptes au travail, et est attribuée après examen de leur dossier et de la situation financière de leurs descendants.

Le conseil départemental ne peut imposer l’obligation alimentaire aux petits-enfants lors d’une demande d’ASH. Seuls les enfants et parfois les parents sont concernés par cette obligation légale inscrite dans le Code civil. En cas d’impayés, la maison de retraite peut se tourner vers ces membres de la famille pour obtenir une contribution financière.

Les recours des maisons de retraite

Les établissements peuvent engager plusieurs actions pour recouvrer les sommes dues :

  • Envoyer des lettres de rappel et de mise en demeure.
  • Engager des procédures judiciaires pour obtenir un titre exécutoire.
  • Faire appel à un huissier de justice pour recouvrer les créances.

Si ces démarches n’aboutissent pas, la maison de retraite peut envisager de mettre fin au contrat d’hébergement, en respectant un préavis et en veillant à la relocalisation du résident dans un autre établissement ou auprès de sa famille.

Le conseil départemental peut aussi intervenir pour négocier des accords de paiement entre la famille et la maison de retraite, afin d’éviter les procédures judiciaires et garantir la continuité de la prise en charge du résident.